Pour le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il aurait mieux valu un cessez-le-feu humanitaire qui reste le seul moyen pour espérer un début de réponse aux besoins désespérés de la population de Gaza et mettre fin à son cauchemar car, selon lui, le «vrai problème» pour l’acheminement de l’aide à Gaza est l’«offensive» israélienne.
Après plusieurs jours d’âpres négociations et suite à de nombreux reports le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies a fini par se résoudre à voter une résolution sur la situation dans la Bande de Gaza stipulant une aide humanitaire “à grande échelle” pour la population palestinienne vivant dans des conditions cauchemardesques.
Il a fallu, en effet, des tractations diplomatiques pour que la montagne accouche, en fin de compte, d’une petite souris. Autrement dit, des «miettes» pour des les deux millions de Palestiniens, privés des commodités les plus élémentaires.
Bénéficiant, ainsi, de l’appui sans faille et indéfectible de Washington et, à un degré moindre, de pays de l’Europe occidentale, Israël est assuré d’agir en toute impunité quelles que soient les horreurs et les atrocités commises et autres exactions contre l’humanité.
Cette résolution prouve, si besoin est, que l’occupant sioniste, solidement protégé par les USA, est convaincu qu’il ne sera jamais contraint de donner suite aux appels répétés et insistants de la communauté internationale.
On a oublié de «reconnaître» la faveur concédée par l’administration américaine dans la mesure où elle n’a pas opposé son véto, mais s’est contentée d’abstentionnisme pour laisser passer la résolution, après avoir été isolée par ses votes répétitifs.
Acheminement des aides sous les bombes
Or, la décision votée par le Conseil de sécurité des Nations unies n’exige nullement un cessez-le-feu, ni immédiat ni avec délai, et contre lequel les États-Unis restent farouchement opposés.
Il est utile de souligner, toutefois, qu’une demande de cessez-le-feu immédiat a été réclamée par plusieurs membres du Conseil, mais elle a été exclue, sans coup férir, du texte, «à la demande insistante des États-Unis» qui demeurent un allié indéfectible d’Israël, en dépit des critiques croissantes ciblant les opérations militaires et les attaques aveugles menées contre les populations civiles palestiniennes majoritairement des enfants, des femmes et des personnes âgées.
Il s’agit, donc, d’une simple «augmentation de l’aide aux civils de Gaza qui sont dans une situation désespérée pour acheminer cette aide en toute sécurité. C’est ce qui a amené le journal espagnol influent «El Pais» à s’interroger sur le comment «de l’entrée de l’aide dans l’enclave de Gaza alors que les bombardements ne vont pas s’arrêter de sitôt…».
Il va de soi que Tel-Aviv salue ce texte qui «permet à Israël de maintenir son emprise, ainsi que la surveillance et l’inspection de tout ce qui passe à Gaza», tout en ayant la latitude de reprendre ses bombardements selon ses desiderata.
Par contre, le Hamas a dénoncé la résolution, en estimant qu’elle «reste insuffisante et ne répond pas à la situation catastrophique créée par la machine de guerre sioniste»…
D’autre part, nombreuses sont les ONG qui ont critiqué le texte. Médecins sans frontières (MSF) estime ainsi que la résolution «a été édulcorée au point que son impact sur la vie des civils à Gaza sera quasi nul», tandis qu’Amnesty International juge «honteux» que Washington brandisse la menace d’un veto pour «affaiblir» le contenu du texte, voire carrément son annulation.
Une résolution imparfaite répond par l’action
Pour le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il aurait mieux valu un cessez-le-feu humanitaire qui reste le seul moyen pour espérer un début de réponse aux besoins désespérés de la population de Gaza et mettre fin à son cauchemar car, selon lui, le «vrai problème» pour l’acheminement de l’aide à Gaza est l’«offensive» israélienne.
Aux pays du Golfe, les réactions principales sont venues des Emirats Arabes Unis qui, par le biais de leur ambassadrice, Lana Zaki Nusseibeh, à l’origine du texte ont indiqué qu’ils savaient que «ce n’est pas un texte parfait et que seul un cessez-le-feu mettra un terme aux souffrances. Mais cette résolution «répond par l’action à la situation humanitaire désespérée du peuple palestinien».
De son côté, le journal saoudien, Erriadh, relève, dans son éditorial, que la décision du Conseil de sécurité «constitue une lueur d’espoir en vue de faire alléger le fardeau qui pèse sur les Palestiniens sans abri et sans nourriture.
C’est un pas en avant sur la bonne voie, même si les agressions se poursuivent avec intensité avec un bilan de pertes en vies humaines et de destructions des infrastructures de base en hausse …»
Comme on le constate, les réactions sont mitigées, selon qu’on se place du côté des Palestiniens plongés dans une détresse infinie, tout en craignant le pire, ou de celui d’Israël et de son allié américain satisfaits de leur ascendance de fait sur les décisions internationales, ou encore du côté des pays arabes dits «modérés» en l’occurrence ceux du Golfe qui espèrent par petits pas et pragmatisme aboutir à des issues positives en faveur des Palestiniens.